La retraduction revisitée/Retranslation Revisited
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Guest Editor: Prof. Hélène Jaccomard
En 1990, sortait un numéro de la revue Palimpsestes entièrement consacré à la retraduction, ouvrant un nouveau champ d’investigation de la traductologie, alors que le phénomène de retraduction était aussi ancien que la traduction. C’est dans cette revue qu’on a pu lire l’hypothèse dite de Berman selon laquelle une retraduction se rapprocherait davantage de l’original, devenant plus dépaysante, pour rectifier l’approche habituelle de la première traduction, la naturalisation, l’acclimatation à la culture-cible. Cette hypothèse a, depuis, été largement examinée et remise en cause. On s’est ainsi aperçu que les retraductions remettaient souvent en cause la proverbiale invisibilité du traducteur, étant donné l’importance de l’épitexte des retraductions se présentant comme authentiques, nouvelles, bref : meilleures que leur(s) précurseur(s). De même, s’est raffinée la vision téléologique de la retraduction qui attribuerait sa motivation essentielle au vieillissement des traductions initiales. La différence entre traduction et retraduction tiendrait aussi, avance Yves Gambier, à une “lecture plurielle” du texte-source rendue possible par le passage du temps (Yves Gambier, “La retraduction: Ambiguïtés et défis”, in Monti et Schnyder, 2011, pp. 49-66, 63).
Dix ans après cet ouvrage central, et en empruntant son titre à Antoine Berman en guise d’hommage, Essays in French Literature and Culture propose à la lecture de nouvelles approches et applications sur la retraduction.